Français – The Belgo Report https://www.thebelgoreport.com News and reviews of art exhibitions in the Belgo Building Mon, 12 Feb 2018 15:56:26 +0000 en-US hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.4.2 SKOL / PETITES INCARNATIONS (SUITE) PAR BARBARA CLAUS https://www.thebelgoreport.com/2017/04/skol-petites-incarnations-suite-par-barbara-claus/ https://www.thebelgoreport.com/2017/04/skol-petites-incarnations-suite-par-barbara-claus/#respond Fri, 21 Apr 2017 15:24:27 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=5893 Barbara Claus
Petites incarnations (suite)
Centre des arts actuels SKOL
Du 6 mars au 22 avril 2017


« Je me demande comment honorer le travail à l’atelier à une époque d’hyper-connectivité et de vitesse. L’atelier n’est pas un espace acquis, trop souvent il persiste à n’être qu’un lieu précaire… Le travail est plus mobile, par les résidences de création, plus fluide, par les réalisations in situ. Pourtant la pratique d’atelier idéale demeure encore pour moi un espace sacré de concentration, un lieu de silence, voire d’extraction du monde autant qu’un espace de rituels. J’ai ce désir de mettre à nu ces idées, comprenant les failles potentielles du processus, les moments d’hésitations… par l’incarnation du travail dans le corps et l’espace réel, imaginaire et symbolique ».

— Barbara Claus

Dans son plus récent projet in situ, Petites incarnations (suite), actuellement présenté au Centre des arts actuels Skol depuis le 6 mars, l’artiste montréalaise, Barbara Claus, travaille à même l’espace.

Au moyen d’une dimension performative indirecte et d’une instigation du lieu d’exposition, son processus demeure éminemment intime, voire réservé et privé. Lorsqu’aucun visiteur n’est dans la salle, elle intervient et quand un visiteur arrive, elle s’arrête et l’invite à enlever ses chaussures afin de le laisser entrer dans son « atelier ». D’un voyage au Japon, Claus rapporte des coutumes culturelles et des influences diversifiées. La tradition japonaise veut que l’on se déchausse lorsque l’on entre dans un domicile, que ce soit chez soi ou chez quelqu’un d’autre. Cette coutume ne se borne d’ailleurs pas qu’aux maisons et aux appartements, mais également à certains endroits publics, tels les musées et les galeries. En ce sens, deux possibilités s’offrent au visiteur : il peut soit retirer ses chaussures et entrer à l’intérieur de l’atelier immersif, soit s’assoir sur un banc afin de contempler le tout de l’extérieur. Une division brute et non terminée délimite l’espace sacré de concentration, ce lieu de « rituels ».

L’espace devient monographique. L’artiste l’habite, se l’approprie et le transfigure par des codes symboliques. Dans celui-ci, elle travaille le rôle de la lenteur dans un monde où tout semble accélérer. Barbara Claus aborde maints thèmes, tels que la mémoire, l’éphémérité et la mort. S’inscrivant dans un processus imbu d’hésitations, entre construction et destruction, les traces apparaissent au moyen de détournements comme l’accumulation et le retrait de matières dissemblables. Le résultat est précaire puisque rien n’est permanent ; tout est momentané et spontané. L’artiste va à l’encontre de la pérennité et de la durabilité en travaillant à l’aboutissement de l’inabouti.

Dans la salle de Skol, quatre cloisons en perpétuelle évolution s’enchainent. Le mur initial — Monument I — est tapissé de minces feuilles d’aluminium superposées. Le mot « MORTE » y est creusé et parsemé de coruscations ; de distinctes réverbérations. La surface métallique reflète le mur parallèle — Monument II — qui est entièrement recouvert de cire d’abeille. Une succession de fines couches donne à la matière une couleur jaune saturé. L’odeur de miel est omniprésente.

À l’opposé, par des Lignes de feu, Claus tente d’imiter la technique utilisée dans ses livres d’artiste : le découpage d’entailles délicates, ensuite brulées. Alors que chaque imperfection fait intégralement partie du processus, des lignes horizontales évident le plâtre de la cloison. Sur la paroi adjacente — La ruine —, l’artiste perfore d’innombrables petits trous et recouvre l’entièreté de la surface de graphite. Le mot « RUINE » s’y immisce, peint d’un ton spéculaire. Ainsi, la multitude des textures, par différentes étapes, contribue à l’état transitoire que Claus offre au visiteur.

Le 22 avril prochain, dernier jour du projet, un finissage et un démantèlement collectif sont prévus. Chaque passant partira avec un élément de ce cadre d’extraction.

 

L’évolution du travail de l’artiste est disponible sur son site web.


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Arprim / Il faut qu’elle sache de Sophie Jodoin https://www.thebelgoreport.com/2017/04/arprim-il-faut-quelle-sache/ https://www.thebelgoreport.com/2017/04/arprim-il-faut-quelle-sache/#respond Wed, 05 Apr 2017 05:38:59 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=5826 Sophie Jodoin
Il faut qu’elle sache
Arprim — centre d’essai en art imprimé
Du 17 mars au 22 avril 2017


Depuis le 17 mars dernier, Arprim — centre d’essai en art imprimé — présente une exposition au contenu intimiste, par l’artiste montréalaise Sophie Jodoin.

La pratique multidisciplinaire de Sophie Jodoin combine le dessin, la photographie, le texte, le collage, l’objet déniché, et la vidéo. Ici, l’artiste travaille les mots et canalise l’identité féminine, l’absence, et le langage[1].

Dans Il faut qu’elle sache, un livre didactique sur la médecine est intégralement décomposé — ses pages détachées, analysées, notées, puis minutieusement sablées. Seulement quelques mots échappent à cette dématérialisation : il faut qu’elle sache. Ces mots — possibilités infinies — sont les prémisses d’un long récit portant sur une femme anonyme dont on ignore le passé, le présent et le futur.

Par un processus de soustraction, le livre désuet s’amorce différemment. Il s’ouvre à la reconstruction par ses mots initiaux desquels émane un dialogue sans révélation, « sans intrigue et sans dénouement »[2]. Par le procédé de la disparition, les notions deviennent poétiques et les photographies médicales troubles. La figure humaine, la représentation du corps qui est omniprésente dans les productions antérieures de l’artiste, résiste à l’effacement. En transparence, les traces anatomiques submergent du verso des pages et les mots disséminés s’y juxtaposent.

Dans l’espace d’Arprim, quatre-vingts pages sont déployées. Les phrases concises se succèdent et s’enchainent, les unes après les autres, sur une table démesurée qui occupe au long la galerie. La table, bien qu’imposante, est entièrement recouverte d’un grand pan de papier clair qui s’assimile à la blancheur de l’espace. Les pages jaunies et la surface du support instaurent un contraste de matières efficient.

En ce sens, par l’expographie sobre et légère, le contenu de l’œuvre est signifiant, il prime. Lire chacune des pages et chacun des mots devient indéniable, de même qu’inévitable.

Il faut qu’elle sache, une exposition à lire et à voir, jusqu’au 22 avril !

Site web de Sophie Jodoin

[1] Tiré du communiqué de Arprim, Sophie Jodoin, Il faut qu’elle sache.
[2] Idem.


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Skol / Paysage interne https://www.thebelgoreport.com/2017/02/skol-paysage-interne/ https://www.thebelgoreport.com/2017/02/skol-paysage-interne/#respond Sat, 25 Feb 2017 15:08:56 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=5751 Monif Ajaj, Aiham Dib, Reem Al Ghazzi, Randa Madda, et Muzaffar Salman
Paysage interne
Centre des arts actuels Skol
Du 12 janvier au 25 février 2017


« Au Canada, comme ailleurs, peu de créations contemporaines syriennes ont été présentées et la Syrie n’apparaît qu’à travers le prisme des images télévisées, dans sa nudité crue, dévastée par la guerre. Près de six ans après le début des premières manifestations, il est difficile de prendre de la distance et de pouvoir parler d’une nouvelle forme artistique. Il s’agira donc plutôt de montrer ce que des artistes syriens aujourd’hui donnent à voir en cette période de chaos » [1].

– Delphine Leccas, commissaire

Delphine Leccas est cofondatrice de l’association IN (AIN), ayant pour objectif de soutenir la création contemporaine. Elle réside à Damas en Syrie durant près de 15 ans — de 1998 à 2011 —, où elle est responsable de la programmation culturelle du Centre Culturel Français de Damas. Leccas y organise chaque mois des expositions individuelles afin de soutenir la reconnaissance de l’émergente scène artistique syrienne et créer le premier festival de photo et de vidéo de Damas : Les Journées de la Photographie. En 2008, elle est programmatrice des expositions dans le cadre de Damas Capitale Arabe de la Culture, puis elle organise la première édition d’un festival indépendant à Damas : Visual Arts Festival Damascus. La manifestation est présentée sous forme itinérante, de 2010 à 2015 dans d’autres villes de la Syrie. Depuis, elle est commissaire et co-commissaire de diverses expositions collectives présentées à l’internationale. Dernièrement, elle soumet le projet d’actualité au Centre des arts actuels Skol, de l’édifice Belgo à Montréal — exposition acclamée par l’ensemble de la métropole pour sa grande portée significative en ce temps d’assauts et de perturbations mondiales[2].

Paysage Interne permet de défier l’indifférence et l’insensibilité, de même que de ressentir la situation en Syrie par le biais de créations d’artistes syriens, et non pas à travers des images médiatiques du pays dévasté par la guerre. Le projet propose d’en apprendre davantage sur le contexte déconcertant, ainsi que sur ses habitants démolis. Les cinq œuvres de Monif Ajaj, Aiham Dib, Reem Al Ghazzi, Randa Maddah, et Muzaffar Salman témoignent d’une certaine délicatesse par la fragilité des matériaux et l’intimité des contenus. Ils illustrent avec dévotion et pudeur, la violence comme le chaos des manifestations et conflits alarmants.

L’exposition s’amorce avec l’œuvre immersive projetée sur toile, Light Horizon (2012) de Randa Maddah. L’artiste donne à voir les décombres d’une maison, aujourd’hui inhabitée et détruite. Dans la scène, un pan de rideau vole au vent, une femme s’introduit dans le cadre. Elle tente de balayer et de laver le sol couvert de détritus, puis y installe un tapis ainsi qu’une table ornée de chaises, et enfin s’assoie en regardant le paysage que laissent entrevoir les ruines. Le contraste scénique et la série de gestes empreints d’humanité démontrent le quotidien et les habitudes remaniées des résidents syriens face à la consternation.

L’œuvre de Reem Al Ghazzi, Damascus Rain (2013), une vidéo concise présentée en répétition, renvoie à une nuit à Damas durant laquelle les clapotements de la pluie relayent les bruits sourds de tirs d’armes et d’explosifs. La dialectique entre la trame sonore déflagrante, la scène trouble éclairée par les lumières de la ville et l’effet de boucle, établit instantanément une forme d’angoisse chez le visiteur. Il est pratiquement impossible d’écouter l’extrait en reprise…

Les photographies habitées par la présence humaine de Muzaffar Salman, bien qu’elles contrastent avec les paysages en attentes et en absences de vie de l’artiste Aiham Dib, témoignent pourtant d’une logique — d’une tension insaisissable. De part et d’autre, Salman est photographe pour le quotidien syrien Al-Watan, puis pour The Associated Press, et est engagé depuis 2013 afin de couvrir le conflit à Alep. Dib, quant à lui est photographe pour l’Office national du cinéma syrien.

L’enfilade de dessins expressifs et ardents de Monif Ajaj se compose de personnages déconstruits, de véhicules militaires brisants et d’explosions qui offrent une perspective différente à la photographie documentaire. Les sujets émanent de l’artiste, les traits brusques définissent son état d’âme, ses traumatismes. Ses dessins subjectifs deviennent alors des transpositions personnelles des impasses de la guerre.

L’expographie sans artifice, initiée par Leccas, permet aux visiteurs de se projeter dans les situations que propose chacun des cinq projets. Dans la circonstance de crise actuelle à l’égard des réfugiés syriens, entre autres par les diverses astrictions politiques en cours aux États-Unis, la visite de Paysage Interne est requise. L’exposition permet d’observer intimement ce territoire — de transposer et reconstituer le paysage concret du pays et non pas celui obscène, ou en surface que suggère constamment les médias par des images d’une extrême violence.

[1] Tiré du communiqué de Skol, Exposition de groupe, Paysage interne.
[2] Idem. 


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Galerie Hugues Charbonneau / Recomposer la ville – Space for Agency https://www.thebelgoreport.com/2017/02/galerie-hugues-charbonneau/ https://www.thebelgoreport.com/2017/02/galerie-hugues-charbonneau/#respond Thu, 02 Feb 2017 04:22:19 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=5709 Isabelle Hayeur, Maria Hupfield, David Lafrance et Alain Paiement
Recomposer la ville – Space for Agency
Galerie Huges Charbonneau
Du 25 janvier au 4 mars 2017


En ce début de 2017, année honorifique et commémorative des 375 ans de la ville de Montréal, la Galerie Huges Charbonneau instaure sa nouvelle exposition Recomposer la ville — Space for Agency, constituée d’Isabelle Hayeur, Maria Hupfield, David Lafrance et Alain Paiement. Les œuvres y interrogent les notions de « public » et de « collectif ». Par l’exposition et son contenu, la galerie suggère divers questionnements sur l’occupation du territoire urbain : les pouvoirs en place ; les stratégies citoyennes de résistance et d’engagement ; les implications du vivre ensemble — voire de sa possibilité dans certains contextes politiques actuels[1]. Sous deux vecteurs en constante dialectique, les artistes de l’exposition offrent un apport critique qui aborde différemment les célébrations de l’anniversaire de la ville. D’une part, ils réimaginent la topographie de celle-ci, et d’autre part, ils invitent à penser de quelles façons l’on peut se réapproprier socialement et culturellement son environnement[2].

Dans l’exposition, Isabelle Hayeur propose deux œuvres. La première, une photographie de la série Nuits américaines, Day Trading (2006), révèle le chantier de construction d’un édifice simulé, sans fonction précise, obtenu par de multiples manipulations digitales. Les effets de perspectives complexes, toutes factices, troublent le discernement de ce qui réel ou irréel dans la composition. La seconde, la vidéo Pulse (2015), est en corrélation avec les manifestations et bouleversements entamés par la grève étudiante du printemps 2015 et toutes autres luttes sociales dénonçant les mesures d’austérité néolibérales ou les écrasements de la liberté politique ressentis au Québec. L’artiste y a reconstitué un amalgame d’images trouvées et captées par elle-même, offrant une réactivation séquentielle des oppressions.

Maria Hupfield quant à elle, expose son révélateur projet Survival and Other Acts of Defiance (2011). Dans la vidéo, l’artiste s’objective en sautant en récurrence avec des bottes ornées de multiples grelots en étain qui provoquent un son affirmatif. Par son corps en réitération et l’action en perpétuelle répétition, elle atteste son statut de femme autochtone en renégociation avec son environnement — urbain ou naturel. Dans ce « rituel », elle y conteste des notions de sa démarche relatives à la mémoire culturelle et l’identité. À l’échelle humaine par son format, l’œuvre est accompagnée d’un X au sol, incitant ainsi le visiteur à s’y joindre, et à s’y positionner. L’immersion directe provoque l’effet momentané et immédiat de la performance.

David Lafrance présente des sculptures de bois en ronde bosse, desquelles les formes sont dégrossies par taille directe, puis assemblées et peintes. Issue de la série Place publique (2016), les deux œuvres Place publique 1 et 4, suggèrent des projets d’urbanistes imaginaires. Formellement par leurs structures en étagement, les miniatures rappellent des aménagements autour desquels se rassemblent les citadins. Toutefois, la blancheur de ces places subtiles se retrouve troublée par des éclaboussures monochromes alliées à l’ajout de croquis botaniques démesurés. Le résultat de chacune des compositions instaure des espaces publics fictifs, ternes et inquiétants.

Alain Paiement offre pour sa part une production issue de son plus récent corpus, Voisinage contextuel (2016). La photographie s’ouvre sur un espace, une carte de la métropole non pas fonctionnelle, plutôt surabondante et disproportionnée. La cartographie montre d’un point de vue aérien des humains qui habitent les quartiers de la ville, et qui l’animent collectivement au quotidien dans l’instantanéité.

En définitive, la galerie recompose le paysage de l’art contemporain, celui de sa ville et de l’Édifice Belgo : Montréal. La sélection des artistes n’est pas hasardeuse, chacun a une proximité particulière avec la métropole — qu’il la fréquente, y travaille ou y habite. Les œuvres, bien que différentes, les unes et les autres, témoignent d’une ville imaginée et réappropriée par ses occupants. Le déploiement expographique sobre et habile confère à un dialogue cohérent et unifie les pratiques distinctes des artistes. Recomposer la ville — Space for agency ne catalyse pas qu’une critique, mais un regard pluriel sur un espace et sa population…

[1] Tiré du communiqué de la Galerie Hugues Charbonneau, Exposition Recomposer la ville – Spaces for Agency
[2] Idem.


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Galerie B-312 et Les Territoires / Chercher des personnes, des lieux ou autres choses https://www.thebelgoreport.com/2016/08/galerie-b-312-et-les-territoires-chercher-des-personnes-des-lieux-ou-autres-choses/ https://www.thebelgoreport.com/2016/08/galerie-b-312-et-les-territoires-chercher-des-personnes-des-lieux-ou-autres-choses/#respond Wed, 17 Aug 2016 17:47:59 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=5450 Joe Hamilton, Hou I-Ting, naakita feldman-kiss et Brianna Lowe
Chercher des personnes, des lieux ou d’autres choses
Galerie B-312 et Les Territoires
14 juillet au 13 août 2016


Depuis quelques années déjà, durant la période estivale, la Galerie B-312 offre son espace pour divers projets d’atelier, de résidence ou de recherche. Le contexte d’exposition change et s’adapte, il devient alors celui d’un laboratoire ouvert à toutes possibilités d’explorations et d’investigations.

Cet été, la Galerie B-312 a accueilli le centre d’artistes Les Territoires le temps d’une exposition présentée du 14 juillet au 13 août dernier.

Depuis sa fermeture en octobre 2015, Les Territoires évolue de façon nomade, tout en poursuivant ses activités et en créant de nouveaux partenariats afin d’innover dans l’appui des pratiques émergentes. L’organisme a pour mandat de permettre aux artistes de développer leur début de carrière par le biais d’expositions et d’activités diverses de médiation et de mentorat afin de faciliter leur intégration au milieu de l’art actuel et de son marché[1].

Chercher des personnes, des lieux ou d’autres choses offrait un aperçu de la considérable et éminente influence qu’exercent les plateformes web sur l’architecture sociale et spatiale : «Héritiers de la révolution numérique du 21e siècle, certains des artistes des nouveaux médias font référence à Google Maps, Google Earth, Craigslist et les sites de réseaux sociaux ou utilisent les moteurs de recherche dans leur processus. Ni optimiste ni pessimiste à l’égard de ces technologies dont l’utilisation est souvent critiquée, l’exposition agit plutôt comme un constat des angoisses qu’elles suscitent, et des opportunités qu’elles offrent» [2].

L’exposition au titre inspiré de Facebook, Chercher des personnes, des lieux ou d’autres choses, présentait quatre artistes de la relève, tous de milieux différents. naakita feldman-kiss, artiste en art médiatique et performance, originaire de Montréal dont la pratique porte sur l’impact qu’ont les technologies sur les interactions sociales, sur la culture du partage et sur les différentes formes de traditions orales, proposait une Å“uvre déployée sur deux rouleaux de papier, ainsi que sous la forme d’un livre. Toward Be/Loging (2016) offrait des discussions extraites du mythique forum en ligne, Craigslist[3]. L’Australien Joe Hamilton, qui quant à lui travaille à partir de la technologie, collectionne des images afin de créer des compositions intrigantes et complexes, tel qu’en témoignait son Å“uvre cartographiée, à la fois structurée et déconstruite. Hou I-Ting de Taipei en Taïwan, artiste qui exploite les images numériques et l’art vidéo afin d’évoquer le corps humain tel qu’il est figuré dans notre société actuelle, présentait Neither of Us : The Relation of Non-Territory (2013). L’œuvre était une vidéo hybride et déconcertante, formée de différents collages d’images provenant d’Internet. Enfin, Brianna Lowe, artiste multidisciplinaire torontoise, qui porte un regard sur l’espace représenté à travers différents médias numériques, l’animation tridimensionnelle, le collage numérique et la vidéo, montrait Neon Land (2014). L’œuvre répartie sur trois moniteurs étalait des images schématisées, rappelant des formes de pierres tombales, sur lesquelles se trouvaient des phrases simples, mais choquantes, écrites en «néons» lumineux. L’installation était accompagnée d’un contenu sonore.

Le commissariat était assuré par Corinne Beaumier et Fannie Gadouas, deux artistes et commissaires émergentes en début de carrière et établies à Montréal.

L’exposition «thématique» basée sur les connexions sociales, proposait quatre expériences distinctes, quatre œuvres représentant notre ère du numérique — ère d’individualisation, où les échanges sont virtuels et la proximité humaine se fait rare. Les œuvres permettaient une appréhension différente de la mutation numérique à laquelle nous sommes tous, de prêt ou de loin, confrontée. Une sorte de traduction par l’art, des mises en réseau planétaire des individus et de nouvelles formes de communications décentralisées.

En somme, Chercher des personnes, des lieux ou d’autres choses, est non seulement une exposition à mémoriser, mais un partenariat – une collaboration — entre une galerie et un centre d’artistes à maintenir et refléter.

[1] Les Territoires. http://lesterritoires.org/les-territoires/ (Consultée le 16 août 2016).
[2] Galerie B-312. Communiqué. http://www.galerieb312.ca/programmation/chercher-des-personnes-des-lieux-ou-dautres-choses (Consultée le 16 août 2016).
[3] Craigslist est un site web américain offrant des petites annonces ainsi que des forums de discussion sur différents sujets.


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SKOOL 2016 / Le Jardin : Laboratoire installation d’objets et de matières à réflexion de Gabrielle Desrosiers et Timothy Shau https://www.thebelgoreport.com/2016/07/skool-2016-le-jardin-laboratoire-installation-dobjets-et-de-matieres-a-reflexion/ https://www.thebelgoreport.com/2016/07/skool-2016-le-jardin-laboratoire-installation-dobjets-et-de-matieres-a-reflexion/#respond Wed, 27 Jul 2016 12:00:33 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=5410 Gabrielle Desrosiers et Timothy Shauer
SKOOL 2016 – Le Jardin : Laboratoire installation d’objets et de matières à réflexion
Centre des arts actuels Skol
13 juin 2016 au 22 juillet 2016


Avec les diverses transformations apportées au Centre des arts actuels Skol, entre autres en altérant celui-ci en espace d’exploration, de recherche et d’apprentissage dans un contexte d’atelier, le nouveau programme SKOOL permet à deux étudiant(e)s de niveau universitaire, d’expérimenter différentes formes d’organisation et de programmation avec l’aide des ressources du centre et d’un mentor.

Le Jardin est un laboratoire de recherche de six semaines se déroulant du 13 juin au 22 juillet. Dans un contexte d’atelier, Gabrielle Desrosiers et Timothy Schauer habitent et performent l’espace. Ils développent leur projet sous la forme d’une installation en perpétuelle évolution. À travers un processus de codification et collection, ces derniers explorent la notion d’existence dans l’éventail de ses réalités tangibles ou imperceptibles. Les objets et les maintes matières sont alors sélectionnés et disposés de manière intuitive, naïve et touchante. Les assemblages simples, mais fragiles par leurs matérialités forment des installations confinées et empreintes de sensibilité qui se transforment au fil des questions, réponses et interventions. Parfois détruites, les formes sculpturales résultent à d’inattendus restants. Isolé à l’intérieur d’un espace clos — quatre murs blancs sans fenêtre —, le duo veut comprendre l’immensité de l’existence : «Une problématique questionnant la mémoire et la perception, dissimulant la précarité et les sentiments sous l’exubérance et l’accumulation».

– Gabrielle Desrosiers et Timothy Schauer

Ouverte sur rendez-vous ou les mardis et jeudis de 13 h à 17 h,  l’exposition Le Jardin : Laboratoire installation d’objets et de matières à réflexion, permet aux visiteurs de s’y inviter et d’ainsi y déambuler. Dans le cadre de trois ateliers publics, l’expérimentation de l’unique laboratoire est amplifiée. Le 30 juin, l’atelier 1 Formes et assemblages, proposait la fabrication de séries de sculptures faites de matières et multiples objets isolés, par le biais d’une approche méditative du processus créatif. Les participants étaient invités à amener des choses avec lesquelles ils entretiennent un rapport particulier. Le 6 juillet, l’atelier 2, Collage et dessin, offrait la possibilité d’explorer les matières de façon intuitive. L’objectif était de créer le panorama que Le Jardin surplombe, les murs de la galerie sont devenus les canevas de ce paysage purement abstrait. L’atelier 3 du 14 juillet dernier, Laboratoire de performance, invitait les participants à explorer les lieux dans un contexte spontané. Les deux jeunes artistes ont alors tenté le jeu et la discussion sur la présence intangible de l’objet et la matière.

Enfin, le finissage du 21 juillet prochain, Rencontre dans Le Jardin, soulignera la fin de leur stage dans le cadre du notable programme SKOOL. Le public pourra marcher dans l’installation et y observer les éléments de recherche, s’inscrivant ainsi dans la nature performatrice de la résidence. Enfin, en conclusion de leur séjour au centre, la présentation de la performance OK, ON REMBALE!  se voudra un écho de l’ensemble de leur processus créatif développé à Skol.


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Bernard Gamoy & Sadko Hadzihasanovic chez Espace Robert Poulin https://www.thebelgoreport.com/2015/01/bernard-gamoy-sadko-hadzihasanovic-at-espace-robert-poulin/ https://www.thebelgoreport.com/2015/01/bernard-gamoy-sadko-hadzihasanovic-at-espace-robert-poulin/#respond Sat, 24 Jan 2015 13:54:18 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=4935 24 janvier – 28 février  2015
Vernissage : samedi 24 janvier 2015 à compter de 14h00

Robert Poulin présente, en collaboration avec les galeries Joyce Yahouda et Paul Petro Contemporary Art, les peintres Bernard Gamoy (Montréal) et Sadko Hadzihasanovic (Toronto).

Né à Paris (1948), Bernard Gamoy vit et travaille à Montréal depuis 1973. Avec humour et distance, il joue de l’art du portrait et du statut de l’artiste en recomposant son identité sous de multiples facettes. À travers ses auto-non portraits composés d’images fantomatiques, il nous dévoile ses états d’âme. Singuliers, parfois tragi-comiques, ils font dans l’autodérision et nous parlent de l’ultime absurdité de l’existence.

Né à Bihac (1959) en Yougoslavie , Sadko Hadzihasanovic vit et travaille à Toronto depuis 1993. Au fil de ses recherches sur le concept d’identité, il a exploré les aspects sociaux et culturels qu’implique le métissage entre les cultures d’Europe de l’Est et d’Amérique du Nord. À l’occasion de récents séjours à Cuba et en Serbie, il a réalisé de nombreux portraits de jeunes gens à l’aquarelle, technique dans laquelle il excelle.  À travers ces œuvres, c’est aussi toute l’imagerie masculine qu’il interroge.

Texte: Espace Robert Poulin

Pour plus d’informations: www.espacerobertpoulin.com


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Voir, sentir le son chez Circa https://www.thebelgoreport.com/2015/01/voir-sentir-le-son-chez-circa/ https://www.thebelgoreport.com/2015/01/voir-sentir-le-son-chez-circa/#respond Mon, 19 Jan 2015 13:08:13 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=4893 Voir, sentir le son
Quatrième rencontre thématique

Nicole Gingras, comissaire, auteure et chercheuse, animera la rencontre auxquels participeront les artistes Sébastien Cliche et Hélène Prévost.

Deux artistes et une commissaire se rencontrent pour discuter de la manière dont le son s’infiltre dans leur pratique : une question d’espace et de temps.

Sébastien Cliche (artiste), Hélène Prévost (artiste du son) et Nicole Gingras (commissaire, auteure et chercheuse) s’intéressent à l’espace que le son occupe, à son effet sur la mémoire, à son pouvoir sur l’imaginaire et aux traces qu’il peut laisser chez l’auditeur. Ensemble, ils échangeront sur la relation qu’ils entretiennent avec ce matériau, ce médium.

La conversation sera animée par Nicole Gingras.

Le mardi 20 Janvier 2015 à 19 heures

www.circa-art.com


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5 Questions et un croquis : Annie Brunette https://www.thebelgoreport.com/2014/01/5-questions-et-un-croquis-annie-brunette/ https://www.thebelgoreport.com/2014/01/5-questions-et-un-croquis-annie-brunette/#respond Sat, 11 Jan 2014 22:13:29 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=4554 Annie Brunette at Rats 9

La nouvelle année commence avec une nouvelle chronique : 5 Questions et un croquis. Notre première artiste de cette série est Annie Brunette, qui expose présentement à la Galerie Rats 9.

As-tu une Å“uvre d’art dans un musée ou une galerie que tu visite encore et encore?
Cet été j’ai exposé à La galerie des NANAS à Danville et j’ai offert une toile en cadeau à Martine et Jean-Robert. Si cette galerie était à Montréal je la visiterais souvent. De plus Robert Poulain à commencé à collectionner mes œuvres et j’adore son espace au Belgo.

Lorsque tu démarres une nouvelle Å“uvre d’art, quelle est la première chose que tu fais?
Comme je suis très spontanée dans tous ce que je crée et bien je me lance la tête première dans l’improvisation. A oui je prends une bonne inspiration et parfois je chante.

Quels héros ou l’héroïne fictive aimeriez-tu être?
Avec ma baguette magique et bien je rendrais la terre verte sans pollution et j’arrêterais la guerre.

Quel est le dernier album que tu as téléchargé ou acheté?
Dernièrement j’ai fait du troc avec Daniel Heikalo. Je lui ai envoyé une peinture et lui m’a envoyé des cds. C’est un compositeur vraiment génial. En plus il est multiinstrumentiste.

As-tu un talent caché?
Mon talent ce trouve au niveau de l’improvisation vocale et lors de mon vernissage je mettrai ma voix à nue.

Compléte ce croquis :
The Belgo Report

Annie Brunette Belgo Report

 

Annie Brunette est née à Montréal en 1976 et peint depuis l’âge de 12 ans. En 2007, elle a obtenu son baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Elle vit et travaille à Montréal. Elle a présenté son travail en performance et en vidéo lors de nombreuses expositions et événements, notamment à Folie/Culture (Québec), à La Centrale (Montréal), au Musée de la Gaspésie (Gaspé), au Triskel Art Center (Cork, Irlande), à Dare-Dare (Montréal), au Centro de Arte Moderno (Madrid) et au Lieu (Québec). Elle a présenté son travail pictural dans le cadre d’expositions solo au centre d’artistes Vaste et Vague (Carleton-sur-Mer), au centre ART neuf (Montréal) et au Centre Culturel de la Banque d’Italie (Rome).
En 2009 elle a reçu une bourse de 15 000$ du Fonds des arts et lettres de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine pour la réalisation du projet Psychoses et Petites Choses, et en 2010 elle a remporté le prix de la création artistique en région du Conseil de arts et lettres du Québec.

Galerie Rats 9, espace 530
Annie Brunette
Un chasseur, une femme et vous
7 – 25 janvier 2013
www.rats9.com

 


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Atelier de création II – Espejo Negro aux Territoires https://www.thebelgoreport.com/2013/08/atelier-de-creation-ii-espejo-negro-aux-territoires/ https://www.thebelgoreport.com/2013/08/atelier-de-creation-ii-espejo-negro-aux-territoires/#respond Fri, 16 Aug 2013 15:20:15 +0000 http://www.thebelgoreport.com/?p=4354 Espejo Negro, Les Territoires

Je suis de ces aficionados d’art qui manquent toujours les vernissages. Mes horaires de travail un peu à l’envers de tout le monde m’en empêchent la plupart du temps, et généralement, ça ne me dérange pas outre mesure, mais là, je dois avouer que j’aurais vraiment aimé assister à la performance musicale de Stan Dickie (alias Chris Simonite) pour le dévoilement de l’exposition Espejo Negro (« Miroir noir ») aux Territoires. Bref, honte à moi, et si vous le voulez bien, n’en parlons plus, que j’arrête d’avoir d’amers regrets. Pour parler de ce que j’ai vu au lieu de parler à travers mon chapeau, l’exposition, c’est le résultat de quatre mois de travail pour cinq artistes de la relève et un artiste international établi dans le cadre des ateliers de création des Territoires, qui en sont à leur deuxième année seulement. On peut d’ailleurs lire ce que ma collègue Sophie Busby avait écrit au sujet de la première édition juste ici. J’ai toujours beaucoup de respect pour ce genre de projet expérimental où l’on pousse à fond un thème pour en extraire le jus et créer des Å“uvres inspirées, et dans ce cas, c’est sur la mort que se sont penchés les artistes, partageant leurs découvertes et leurs pistes de réflexion sur le blogue Muerte Mamona.

La pièce maîtresse issue de cette collaboration, Espejo Negro, est une animation image par image d’une quinzaine de minutes aux ambiances nocturnes mystérieuses, faite avec un énorme souci de la matière et des couleurs. La musique rappelle par moments celle de Neil Young pour le Dead Man de Jim Jarmusch et ne pourrait être plus appropriée. Les artistes mettent en scène une mort qui rôde et des éléments étranges, tels les statues de l’ÃŽle de Pâques et le Sphinx, de même qu’une créature répugnante aux yeux globuleux. On voit très bien l’influence des mythes dans cette production, et le travail de collaboration est particulièrement efficace et cohérent, alors que ça aurait facilement pu tomber dans le ramassis d’idées.

Chaque artiste a aussi produit une Å“uvre personnelle en plus d’avoir travaillé sur ce projet commun, et j’ai particulièrement aimé les travaux de Chris Simonite, Mat O’Hara et Ben Clarkson. Simonite joue d’humour avec Stan Dickie Listening Station (Singin’ and Sleepin’ with the Angels), poste d’écoute bancal composé d’un vieux discplayer bon marché et usé de sa collection personnelle, subissant inévitablement des ratées lorsqu’on essaie d’écouter le disque fourni. Pour le peu que j’ai pu en entendre, toutefois, le thème de la mort était évidemment présent sous forme d’histoires rocambolesques aussi hilarantes leur auteur. Mat O’Hara présente quant à lui une très esthétique impression au jet d’encre sur aluminium, Glitter and Gold Will Crush your Soul, me rappelant tout de suite la photographie de Raphaël Ouellet ayant abondamment circulé pendant le Printemps érable. Mais bon, ça, c’est juste un lien mental sans importance, parce que l’idée d’O’Hara n’est pas du tout la même. Évidemment, on parle de mort, de mort de l’âme par la surconsommation, même, avec ce cÅ“ur dégoulinant dans une main, le tout recouvert de paillettes multicolores. On peut aussi se poser des questions sur le glamour de la mort, sur la célébrité et la gloire posthumes. Bref, plusieurs pistes de réflexion pas mal intéressantes pour se faire aller le cerveau longtemps après sa visite. Dans Hell Yes, vidéo efficace et concise, Ben Clarkson juxtapose des images très éclectiques (une fille faisant du ski en bikini, une espèce de couloir de la mort psychédélique, une scène sanglante sortie d’un jeu vidéo, et cetera) à des phrases toujours en lien avec la mort (« It’s OK, it’s beautiful », « Hurry up! »). C’est sans doute l’oeuvre la plus optimiste du lot, ou du moins, la plus axée sur l’idée qu’il faut vivre sa vie à fond avant de manger les pissenlits par la racine (pour faire court).

Ces trois pièces ainsi que l’oeuvre collective valent selon moi à elles seules le détour, mais il ne faut toutefois pas passer sous silence le travail de Naghmeh Sharifi, Alejandro Garcia Contreras et Isabelle Guimond, les trois artistes qui complètent merveilleusement le sextuor. Bref, allez voir ça pendant que la période déprimante de l’année n’est pas encore tout à fait à nos portes et qu’il nous reste encore assez de bonne humeur estivale pour se prendre cette dose de noirceur (tout de même très divertissante, je vous le confirme).

Les Territoires, espace 527
Alejandro Garcia Contreras, Ben Clarkson, Isabelle Guimond, Mat O’Hara, Naghmeh Sharifi, Chris Simonite
Atelier de création II – Espejo Negro
3 au 24 août 2013
http://lesterritoires.org


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