« Je me demande comment honorer le travail à lâ€atelier à une époque dâ€hyper-connectivité et de vitesse. Lâ€atelier nâ€est pas un espace acquis, trop souvent il persiste à nâ€Ãªtre quâ€un lieu précaire… Le travail est plus mobile, par les résidences de création, plus fluide, par les réalisations in situ. Pourtant la pratique dâ€atelier idéale demeure encore pour moi un espace sacré de concentration, un lieu de silence, voire dâ€extraction du monde autant quâ€un espace de rituels. Jâ€ai ce désir de mettre à nu ces idées, comprenant les failles potentielles du processus, les moments dâ€hésitations… par lâ€incarnation du travail dans le corps et lâ€espace réel, imaginaire et symbolique ».

— Barbara Claus

Dans son plus récent projet in situ, Petites incarnations (suite), actuellement présenté au Centre des arts actuels Skol depuis le 6 mars, lâ€artiste montréalaise, Barbara Claus, travaille à même lâ€espace.

Au moyen dâ€une dimension performative indirecte et dâ€une instigation du lieu dâ€exposition, son processus demeure éminemment intime, voire réservé et privé. Lorsquâ€aucun visiteur nâ€est dans la salle, elle intervient et quand un visiteur arrive, elle sâ€arrête et lâ€invite à enlever ses chaussures afin de le laisser entrer dans son « atelier ». Dâ€un voyage au Japon, Claus rapporte des coutumes culturelles et des influences diversifiées. La tradition japonaise veut que lâ€on se déchausse lorsque lâ€on entre dans un domicile, que ce soit chez soi ou chez quelquâ€un dâ€autre. Cette coutume ne se borne dâ€ailleurs pas quâ€aux maisons et aux appartements, mais également à certains endroits publics, tels les musées et les galeries. En ce sens, deux possibilités sâ€offrent au visiteur : il peut soit retirer ses chaussures et entrer à lâ€intérieur de lâ€atelier immersif, soit sâ€assoir sur un banc afin de contempler le tout de lâ€extérieur. Une division brute et non terminée délimite lâ€espace sacré de concentration, ce lieu de « rituels ».

Lâ€espace devient monographique. Lâ€artiste lâ€habite, se lâ€approprie et le transfigure par des codes symboliques. Dans celui-ci, elle travaille le rôle de la lenteur dans un monde où tout semble accélérer. Barbara Claus aborde maints thèmes, tels que la mémoire, lâ€Ã©phémérité et la mort. Sâ€inscrivant dans un processus imbu dâ€hésitations, entre construction et destruction, les traces apparaissent au moyen de détournements comme lâ€accumulation et le retrait de matières dissemblables. Le résultat est précaire puisque rien nâ€est permanent ; tout est momentané et spontané. Lâ€artiste va à lâ€encontre de la pérennité et de la durabilité en travaillant à lâ€aboutissement de lâ€inabouti.

Dans la salle de Skol, quatre cloisons en perpétuelle évolution sâ€enchainent. Le mur initial — Monument I — est tapissé de minces feuilles dâ€aluminium superposées. Le mot « MORTE » y est creusé et parsemé de coruscations ; de distinctes réverbérations. La surface métallique reflète le mur parallèle — Monument II — qui est entièrement recouvert de cire dâ€abeille. Une succession de fines couches donne à la matière une couleur jaune saturé. Lâ€odeur de miel est omniprésente.

À lâ€opposé, par des Lignes de feu, Claus tente dâ€imiter la technique utilisée dans ses livres dâ€artiste : le découpage dâ€entailles délicates, ensuite brulées. Alors que chaque imperfection fait intégralement partie du processus, des lignes horizontales évident le plâtre de la cloison. Sur la paroi adjacente — La ruine —, lâ€artiste perfore dâ€innombrables petits trous et recouvre lâ€entièreté de la surface de graphite. Le mot « RUINE » sâ€y immisce, peint dâ€un ton spéculaire. Ainsi, la multitude des textures, par différentes étapes, contribue à lâ€Ã©tat transitoire que Claus offre au visiteur.

Le 22 avril prochain, dernier jour du projet, un finissage et un démantèlement collectif sont prévus. Chaque passant partira avec un élément de ce cadre dâ€extraction.

Lâ€Ã©volution du travail de lâ€artiste est disponible sur son site web.

The post SKOL / PETITES INCARNATIONS (SUITE) PAR BARBARA CLAUS first appeared on The Belgo Report.

Il faut quâ€elle sache

Arprim — centre dâ€essai en art imprimé

Depuis le 17 mars dernier, Arprim — centre dâ€essai en art imprimé — présente une exposition au contenu intimiste, par lâ€artiste montréalaise Sophie Jodoin.

La pratique multidisciplinaire de Sophie Jodoin combine le dessin, la photographie, le texte, le collage, lâ€objet déniché, et la vidéo. Ici, lâ€artiste travaille les mots et canalise lâ€identité féminine, lâ€absence, et le langage[1].

Dans Il faut quâ€elle sache, un livre didactique sur la médecine est intégralement décomposé — ses pages détachées, analysées, notées, puis minutieusement sablées. Seulement quelques mots échappent à cette dématérialisation : il faut quâ€elle sache. Ces mots — possibilités infinies — sont les prémisses dâ€un long récit portant sur une femme anonyme dont on ignore le passé, le présent et le futur.

Par un processus de soustraction, le livre désuet sâ€amorce différemment. Il sâ€ouvre à la reconstruction par ses mots initiaux desquels émane un dialogue sans révélation, « sans intrigue et sans dénouement »[2]. Par le procédé de la disparition, les notions deviennent poétiques et les photographies médicales troubles. La figure humaine, la représentation du corps qui est omniprésente dans les productions antérieures de lâ€artiste, résiste à lâ€effacement. En transparence, les traces anatomiques submergent du verso des pages et les mots disséminés sâ€y juxtaposent.

Dans lâ€espace dâ€Arprim, quatre-vingts pages sont déployées. Les phrases concises se succèdent et sâ€enchainent, les unes après les autres, sur une table démesurée qui occupe au long la galerie. La table, bien quâ€imposante, est entièrement recouverte dâ€un grand pan de papier clair qui sâ€assimile à la blancheur de lâ€espace. Les pages jaunies et la surface du support instaurent un contraste de matières efficient.

En ce sens, par lâ€expographie sobre et légère, le contenu de lâ€Å“uvre est signifiant, il prime. Lire chacune des pages et chacun des mots devient indéniable, de même quâ€inévitable.

Il faut quâ€elle sache, une exposition à lire et à voir, jusquâ€au 22 avril !

Site web de Sophie Jodoin

[1] Tiré du communiqué de Arprim, Sophie Jodoin, Il faut qu’elle sache.
[2] Idem.

The post Arprim / Il faut qu’elle sache de Sophie Jodoin first appeared on The Belgo Report.

« Au Canada, comme ailleurs, peu de créations contemporaines syriennes ont été présentées et la Syrie nâ€apparaît quâ€Ã  travers le prisme des images télévisées, dans sa nudité crue, dévastée par la guerre. Près de six ans après le début des premières manifestations, il est difficile de prendre de la distance et de pouvoir parler dâ€une nouvelle forme artistique. Il sâ€agira donc plutôt de montrer ce que des artistes syriens aujourdâ€hui donnent à voir en cette période de chaos » [1].

– Delphine Leccas, commissaire

Delphine Leccas est cofondatrice de lâ€association IN (AIN), ayant pour objectif de soutenir la création contemporaine. Elle réside à Damas en Syrie durant près de 15 ans — de 1998 à 2011 —, où elle est responsable de la programmation culturelle du Centre Culturel Français de Damas. Leccas y organise chaque mois des expositions individuelles afin de soutenir la reconnaissance de lâ€Ã©mergente scène artistique syrienne et créer le premier festival de photo et de vidéo de Damas : Les Journées de la Photographie. En 2008, elle est programmatrice des expositions dans le cadre de Damas Capitale Arabe de la Culture, puis elle organise la première édition dâ€un festival indépendant à Damas : Visual Arts Festival Damascus. La manifestation est présentée sous forme itinérante, de 2010 à 2015 dans dâ€autres villes de la Syrie. Depuis, elle est commissaire et co-commissaire de diverses expositions collectives présentées à lâ€internationale. Dernièrement, elle soumet le projet dâ€actualité au Centre des arts actuels Skol, de lâ€Ã©difice Belgo à Montréal — exposition acclamée par lâ€ensemble de la métropole pour sa grande portée significative en ce temps dâ€assauts et de perturbations mondiales[2].

Paysage Interne permet de défier lâ€indifférence et lâ€insensibilité, de même que de ressentir la situation en Syrie par le biais de créations dâ€artistes syriens, et non pas à travers des images médiatiques du pays dévasté par la guerre. Le projet propose dâ€en apprendre davantage sur le contexte déconcertant, ainsi que sur ses habitants démolis. Les cinq Å“uvres de Monif Ajaj, Aiham Dib, Reem Al Ghazzi, Randa Maddah, et Muzaffar Salman témoignent dâ€une certaine délicatesse par la fragilité des matériaux et lâ€intimité des contenus. Ils illustrent avec dévotion et pudeur, la violence comme le chaos des manifestations et conflits alarmants.

Lâ€exposition sâ€amorce avec lâ€Å“uvre immersive projetée sur toile, Light Horizon (2012) de Randa Maddah. Lâ€artiste donne à voir les décombres dâ€une maison, aujourdâ€hui inhabitée et détruite. Dans la scène, un pan de rideau vole au vent, une femme sâ€introduit dans le cadre. Elle tente de balayer et de laver le sol couvert de détritus, puis y installe un tapis ainsi qu’une table ornée de chaises, et enfin sâ€assoie en regardant le paysage que laissent entrevoir les ruines. Le contraste scénique et la série de gestes empreints dâ€humanité démontrent le quotidien et les habitudes remaniées des résidents syriens face à la consternation.

Lâ€Å“uvre de Reem Al Ghazzi, Damascus Rain (2013), une vidéo concise présentée en répétition, renvoie à une nuit à Damas durant laquelle les clapotements de la pluie relayent les bruits sourds de tirs dâ€armes et dâ€explosifs. La dialectique entre la trame sonore déflagrante, la scène trouble éclairée par les lumières de la ville et lâ€effet de boucle, établit instantanément une forme dâ€angoisse chez le visiteur. Il est pratiquement impossible dâ€Ã©couter lâ€extrait en reprise…

Les photographies habitées par la présence humaine de Muzaffar Salman, bien quâ€elles contrastent avec les paysages en attentes et en absences de vie de lâ€artiste Aiham Dib, témoignent pourtant dâ€une logique — dâ€une tension insaisissable. De part et dâ€autre, Salman est photographe pour le quotidien syrien Al-Watan, puis pour The Associated Press, et est engagé depuis 2013 afin de couvrir le conflit à Alep. Dib, quant à lui est photographe pour lâ€Office national du cinéma syrien.

Lâ€enfilade de dessins expressifs et ardents de Monif Ajaj se compose de personnages déconstruits, de véhicules militaires brisants et dâ€explosions qui offrent une perspective différente à la photographie documentaire. Les sujets émanent de lâ€artiste, les traits brusques définissent son état dâ€Ã¢me, ses traumatismes. Ses dessins subjectifs deviennent alors des transpositions personnelles des impasses de la guerre.

Lâ€expographie sans artifice, initiée par Leccas, permet aux visiteurs de se projeter dans les situations que propose chacun des cinq projets. Dans la circonstance de crise actuelle à lâ€Ã©gard des réfugiés syriens, entre autres par les diverses astrictions politiques en cours aux États-Unis, la visite de Paysage Interne est requise. Lâ€exposition permet dâ€observer intimement ce territoire — de transposer et reconstituer le paysage concret du pays et non pas celui obscène, ou en surface que suggère constamment les médias par des images dâ€une extrême violence.

[1] Tiré du communiqué de Skol, Exposition de groupe, Paysage interne.
[2] Idem. 

The post Skol / Paysage interne first appeared on The Belgo Report.

En ce début de 2017, année honorifique et commémorative des 375 ans de la ville de Montréal, la Galerie Huges Charbonneau instaure sa nouvelle exposition Recomposer la ville — Space for Agency, constituée dâ€Isabelle Hayeur, Maria Hupfield, David Lafrance et Alain Paiement. Les Å“uvres y interrogent les notions de « public » et de « collectif ». Par lâ€exposition et son contenu, la galerie suggère divers questionnements sur lâ€occupation du territoire urbain : les pouvoirs en place ; les stratégies citoyennes de résistance et dâ€engagement ; les implications du vivre ensemble — voire de sa possibilité dans certains contextes politiques actuels[1]. Sous deux vecteurs en constante dialectique, les artistes de lâ€exposition offrent un apport critique qui aborde différemment les célébrations de lâ€anniversaire de la ville. Dâ€une part, ils réimaginent la topographie de celle-ci, et dâ€autre part, ils invitent à penser de quelles façons lâ€on peut se réapproprier socialement et culturellement son environnement[2].

Dans lâ€exposition, Isabelle Hayeur propose deux Å“uvres. La première, une photographie de la série Nuits américaines, Day Trading (2006), révèle le chantier de construction dâ€un édifice simulé, sans fonction précise, obtenu par de multiples manipulations digitales. Les effets de perspectives complexes, toutes factices, troublent le discernement de ce qui réel ou irréel dans la composition. La seconde, la vidéo Pulse (2015), est en corrélation avec les manifestations et bouleversements entamés par la grève étudiante du printemps 2015 et toutes autres luttes sociales dénonçant les mesures dâ€austérité néolibérales ou les écrasements de la liberté politique ressentis au Québec. Lâ€artiste y a reconstitué un amalgame dâ€images trouvées et captées par elle-même, offrant une réactivation séquentielle des oppressions.

Maria Hupfield quant à elle, expose son révélateur projet Survival and Other Acts of Defiance (2011). Dans la vidéo, lâ€artiste sâ€objective en sautant en récurrence avec des bottes ornées de multiples grelots en étain qui provoquent un son affirmatif. Par son corps en réitération et lâ€action en perpétuelle répétition, elle atteste son statut de femme autochtone en renégociation avec son environnement — urbain ou naturel. Dans ce « rituel », elle y conteste des notions de sa démarche relatives à la mémoire culturelle et lâ€identité. À lâ€Ã©chelle humaine par son format, lâ€Å“uvre est accompagnée dâ€un X au sol, incitant ainsi le visiteur à sâ€y joindre, et à sâ€y positionner. Lâ€immersion directe provoque lâ€effet momentané et immédiat de la performance.

David Lafrance présente des sculptures de bois en ronde bosse, desquelles les formes sont dégrossies par taille directe, puis assemblées et peintes. Issue de la série Place publique (2016), les deux Å“uvres Place publique 1 et 4, suggèrent des projets dâ€urbanistes imaginaires. Formellement par leurs structures en étagement, les miniatures rappellent des aménagements autour desquels se rassemblent les citadins. Toutefois, la blancheur de ces places subtiles se retrouve troublée par des éclaboussures monochromes alliées à lâ€ajout de croquis botaniques démesurés. Le résultat de chacune des compositions instaure des espaces publics fictifs, ternes et inquiétants.

Alain Paiement offre pour sa part une production issue de son plus récent corpus, Voisinage contextuel (2016). La photographie sâ€ouvre sur un espace, une carte de la métropole non pas fonctionnelle, plutôt surabondante et disproportionnée. La cartographie montre dâ€un point de vue aérien des humains qui habitent les quartiers de la ville, et qui lâ€animent collectivement au quotidien dans lâ€instantanéité.

En définitive, la galerie recompose le paysage de lâ€art contemporain, celui de sa ville et de lâ€Ã‰difice Belgo : Montréal. La sélection des artistes nâ€est pas hasardeuse, chacun a une proximité particulière avec la métropole — quâ€il la fréquente, y travaille ou y habite. Les Å“uvres, bien que différentes, les unes et les autres, témoignent dâ€une ville imaginée et réappropriée par ses occupants. Le déploiement expographique sobre et habile confère à un dialogue cohérent et unifie les pratiques distinctes des artistes. Recomposer la ville — Space for agency ne catalyse pas quâ€une critique, mais un regard pluriel sur un espace et sa population…

[1] Tiré du communiqué de la Galerie Hugues Charbonneau, Exposition Recomposer la ville – Spaces for Agency
[2] Idem.

The post Galerie Hugues Charbonneau / Recomposer la ville – Space for Agency first appeared on The Belgo Report.

«CHAMP Dâ€ACTIONS pourrait se résumer par cette phrase :  “Rien nâ€est fixe, rien nâ€est stable, réjouissez-vous”. Cette exposition tentera de démontrer que lâ€individu est une partie intégrante de lâ€inexpressible, de lâ€impensable et de la totalité».

Après quatre ans, la Galerie Trois Points consacrait une toute nouvelle exposition solo à lâ€artiste Sylvain Bouthillette du 10 septembre au 29 octobre 2016. CHAMP Dâ€ACTIONS, se voulait lâ€aboutissement de son plus récent corpus, délaissant quelque peu ces approches précédentes aux rapports anthropomorphiques déjà amplement explorés.

Bouthillette par ses dernières Å“uvres pluridisciplinaires, tend à attester une multitude de formes de libération instables, telles; le ridicule, lâ€impermanence, la confusion, lâ€ambigüité et lâ€embarras. Dans ses panneaux monochromes de bois peints, lâ€utilisation de la superposition et la répétition du même mot, propres au vocabulaire formel de lâ€artiste se veut une reprise. Cependant, les mots autrefois jurons sont remplacés par des mots aux portées significatives, telles «sans peur», «vide, vide, vide» ou encore «complètement vide». Les jeux de distorsions dans les formules de répétitions sont accentués par des accumulations excessives où les mots se juxtaposent, se perdent et deviennent parfois illisibles. Les effets de perspectives rappellent celles de Jasper Johns; lâ€influence du Pop sâ€y ressent considérablement.

Lâ€artiste poursuit par ailleurs sa recherche autour de formes morphologiques et déconstruites, ramenant celle du crâne. Des réseaux de lignes sâ€entrecroisent, des points se succèdent, tous vers un centre agissent sur notre être tel un processus radiesthésique[1]. Toujours, en arrière-fond, la présence du texte est omniprésente, blanc sur noir, rappelant ainsi son langage esthétique. Cette série de tableaux est dâ€une grande pertinence, elle résulte de diverses expérimentations et les recherches contentieuses de lâ€artiste sâ€y ressentent conceptuellement et formellement.

Par des mécanismes détournés de leurs sens et de leurs finalités, Bouthillette présente des Å“uvres en action qui engendrent une forme de décadence. Momentanées et mouvantes, ses pièces tridimensionnelles ajoutées à sa série de tableaux apportent un aspect dérisoire et à la fois lyrique. Deux Å“uvres, lâ€une au mur, lâ€autre sur un support à même le sol. Elles présentent le même rendu — un système motorisé frappe un visage dâ€un coup de gant qui va et vient. Le visage moulé et dupliqué est celui de lâ€artiste. Lâ€Ã©motion sereine et calme de celui-ci, créer un antagonisme intéressant envers les fessées infiniment infligées. Lâ€autodérision de lâ€artiste est éminente. Une autre pièce en action propose une anatomie masculine déformée, se balançant telle une pendule. Å’uvres ludiques, elles engendrent tout type de réactions chez le spectateur.

Cela dit, bien que lâ€exposition soit terminée, la Galerie Trois Points offre la possibilité de voir ou revoir celle-ci à même ses archives. La mise en espace pétulante proposait dâ€intéressants parallèles entre chacun des travaux, ainsi que des dialogues par les diverses catégorisations et la classification de son corpus aux signatures distinctes. Bref, une autre exposition réussie pour lâ€iconique galerie du Belgo.

Sylvain Bouthillette détient une maîtrise en arts visuels de lâ€Université Concordia. Il a largement exposé au Québec, au Canada et à lâ€Ã©tranger, notamment à Reims (France), à Bâle (Suisse), au Musée national des beaux-arts du Québec et au Musée dâ€art contemporain de Montréal. Le Musée régional de Rimouski et le Centre Expression de Saint-Hyacinthe ont conjointement organisé une importante exposition de son travail qui a ensuite voyagé au Canada entre 2006 et 2008. Son travail est largement représenté dans les différentes collections muséales et corporatives, notamment celles du Musée dâ€art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, du Cirque du Soleil, de la Banque Nationale du Canada, de Loto-Québec, la Ville de Montréal et dâ€Hydro-Québec[2].

[1] Emprunté du communiqué de lâ€exposition, le terme radiesthésie est un procédé divinatoire de détection reposant sur la croyance selon laquelle les êtres vivants seraient sensibles à certaines radiations qu’émettraient différents corps, permettant ainsi de localiser des sources, retrouver un objet perdu, un trésor ou une personne disparue.
[2] Biographie tirée du site web de la Galerie Trois Points, Sylvain Bouthillette

The post Galerie Trois Points / Retour sur CHAMP D’ACTIONS de Sylvain Bouthillette first appeared on The Belgo Report.

Durant 30 jours, du 15 septembre au 15 octobre dernier, le Centre des arts actuels Skol présentait lâ€Å“uvre multimédia Heterotopias de lâ€artiste californienne Desirée Holman.

Le titre de lâ€exposition, également celui de lâ€Å“uvre, emprunte le terme et les notions de lâ€hétérotopie. Ce concept forgé par Michel Foucault en 1966 lors de la conférence Des espaces autres désigne des contre-emplacements, espaces situés dans les sociétés, créés et représentés par celles-ci, dont la fonction est de contester ou inverser les espaces réels[1]. Lieux imaginés afin dâ€Ã©chapper au réel, au quotidien ainsi quâ€Ã  sa banalité ordinaire, parfois dysfonctionnelle et complexe, ces contre-emplacements sont construits en opposition à des espaces utopiques, pragmatiques, idéalistes, irréels ; des espaces sans chronologie qui nâ€existeront jamais. Autrement, lâ€hétérotopie est le « lieu autre » par opposition au « lieu sans lieu » de lâ€utopie ; câ€est un espace microcosme, une représentation analogique dâ€une image réduite de la société, comme dâ€un individu, situé dans le réel de notre vie et projeté dans un déplacement temporel aux possibles décalages de passés et de futurs, de lieux et de lieux sans lieux. La conception de ces emplacements hétérotopiques a dépassé en quelque sorte le cadre mental depuis lâ€avènement de réalités complexes, alternatives et immersives par le biais de la technologie. La réalité virtuelle est prédominante et augmentée, les espaces imaginés aujourdâ€hui sont souvent simulés par le biais de téléphones intelligents ou dâ€ordinateurs.

Desirée Holman cherche véritablement un monde au sein de notre monde ; des sites de transgression, à la fois de conflits et de jeux. La vidéo multisensorielle établie des corrélations entre la performance comme le théâtre sous la forme dâ€une démarche collaborative à lâ€intérieure de laquelle des participants assemblent et fondent une quantité innombrable de références culturelles et visuelles pour inventer leur soi imaginaire. Lâ€Å“uvre créée en 2011 a été exposée à de multiples reprises entre autres au Berkelet Art Museum, ainsi quâ€au Headlands Center for the Arts de Californie.

Dans la vidéo, lâ€artiste a demandé à neuf interprètes de canaliser leurs désirs individuels, envies personnelles ou récits fantasmés afin de créer pour chacun, une identité subjective. Elle a imaginé lâ€Å“uvre par lâ€idée dâ€une narration houleuse construite dâ€Ã©léments sâ€appelant et sâ€opposant parfois les uns les autres, dans un principe dâ€action-réaction. La trame narrative propose des avatars personnifiés aux allures de superhéros mythiques comme transcendants, par des costumes et accessoires qui se composent de divers signes archétypaux repérables pour chacun dâ€entre eux. Ces habillements cloisonnent ceux-ci à travers des divisions physiques et culturelles, ici leurs échappatoires, relevant des vérités internes rarement projetées dans la réalité quotidienne. Ils émergeaient seuls devant les toiles de fond de leurs propres contextes lyriques ou encore en groupe dans un espace commun, rose, où ils dansent différentes chorégraphies et simulent des batailles. Tous dotés dâ€une aura rose, apparente à un ectoplasme spirituel, lâ€artiste sâ€en sert à titre dâ€ombre psychologique. Une approche picturale traditionnelle montre les réalités physiques des performeurs devant leur ordinateur. Le processus expérientiel de Holman qui démêle lâ€analogique et le numérique permet un parallèle radical entre la réalité de leurs environnements quotidiens et domestiques, jusquâ€aux espaces hétérotopiques issus de leur imaginaire. Des cadres émergent en juxtaposition, dévoilant une évolution physique par la modélisation 3D. La bande sonore et plus particulièrement le refrain « We go all the way » extrait de la chanson Egineering par Tartufi, transporte les personnages dans lâ€Å“uvre comme les spectateurs devant celle-ci, entre conflit et unité, réalité et irréalité.

À lâ€intérieur de la galerie de Skol, salle entièrement consacrée à lâ€Å“uvre, les visiteurs étaient confrontés à un triptyque vidéo. Immersives par la mise en espace à lâ€Ã©chelle humaine, les performances virtuelles devenaient incontestablement interactives. Elles pouvaient être saisies dâ€une contemplation affective par lâ€expérience individuelle ou collective. Les projections offraient un rapport particulier avec les neuf emplacements contestateurs du réel ; invitant à réfléchir et à se délecter par lâ€imagination de notre propre « lieu autre ». Exposition divertissante, elle faisait écho à lâ€expérimentation et la prise de risque, valeurs soutenues par le centre.

L’oeuvre peut être visionnée sur le site web de Desirée Holman.

Desirée Holman est une artiste basée à Oakland, en Californie. Elle est détentrice dâ€une maitrise de lâ€Université de Californie à Berkeley. Son travail, salué par la critique, a été récompensé par le San Francisco Modern Museum of Art SECA Award en 2008, et par lâ€Artadia Fund for Art and Dialogue Award en 2007. En 2016-2017, elle retournera au SFMOMA comme chercheuse au département de cinéma et de performance, où elle réalisera une Å“uvre commandée. Elle a présenté des expositions individuelles au Centre des arts actuels Skol, à Montréal (2016), au Black Cube Nomadic Museum, à Denver (2015), au programme MATRIX du Berkeley Art Museum (2011) et au Hammer Museum, à Los Angeles (2009), entre autres. Elle a exposé à lâ€international, notamment au Musée dâ€art moderne de Sao Paulo, au Kunstlerhaus Bethanien de Berlin, à BnD, à Milan, et à YYZ, à Toronto. Des critiques de son travail sont parues dans Artforum, Los Angeles Times, NY Arts, Artillery, San Francisco Chronicle et Artweek. Elle est représentée par la galerie Aspect/Ratio, à Chicago[2].

[1] Michel Foucault. 1984. Dits et écrits, « Des espaces autres », n. 360, p. 752-762.
[2] Biographie tirée du site web de Skol, programmation, Desirée Holman.

The post SKOL / Retour sur Heterotopias de Desirée Holman first appeared on The Belgo Report.

Le 10 septembre dernier se terminait lâ€exposition Le meilleur des mondes, dans le cadre de la septième Biennale nationale de sculpture contemporaine, portant le même nom, au Centre dâ€exposition CIRCA art actuel. La BNSC se déroulant principalement dans la ville de Trois-Rivières avait toutefois un pôle à Montréal dans lâ€iconique édifice du Belgo. Aux alentours de lâ€Ã©vènement central, une cinquantaine dâ€artistes sâ€investissaient dans les expositions parallèles.

En 1932, Aldous Huxley a écrit Le meilleur des mondes, un roman dâ€anticipation à la fois dystopique et visionnaire dans lequel lâ€auteur imaginait une société future. Aujourdâ€hui, à lâ€instar dâ€Huxley, quel monde augurer ? Quel monde actualiser, idéaliser ou simplement inventer ? Utopique ou rationnel ?

Lâ€exposition chez CIRCA offrait la découverte de deux types de monde — isolés et fabriqués —, réfléchis selon deux différents artistes, par lâ€entremise de mises en scène mirifiques, comme intrigantes.

Erika Dueck, artiste originaire du Manitoba, crée des agencements intérieurs miniatures qui explorent la façon dont nous percevons et interprétons la réalité. Pratique courante dans sa démarche, elle propose des mondes confinés, retirés de leur environnement et qui existent indépendamment des structures physiques les entourant. Dans son installation Through Still Wanderings, présentée au Centre CIRCA, lâ€on retrouvait des mises en scène qui semblaient être tirées du roman. Ces Å“uvres deviennent des sortes de traductions tangibles, matérielles et sculpturales des lieux, tels que décrits et rêvés par lâ€auteur du récit. Dans lâ€une des deux pièces, Dueck propose la vue dâ€espaces complexes et réduits, remplis dâ€archives de tout genre, principalement en papier, qui rappellent les livres interdits chez Huxley. La perception des centaines dâ€Ã©crits, tous positionnés dans de minuscules cabinets de rangement est déconcertante. Dans lâ€autre pièce se retrouvaient des modèles réduits de corridors aigres dans lesquels les intérieurs se confondent à lâ€espace. Ils deviennent des passages qui sâ€Ã©tendent vers des endroits éloignés, des boucles sans fin. Les rendus des Å“uvres à lâ€Ã©tat maquette par la matérialité — où les fils de lâ€Ã©clairage, fragments de ruban adhésif et résidus de colle sont apparents, rendant celles-ci fragiles et étrangement sensibles. Les dispositifs de présentation simples sâ€intégraient à lâ€ensemble de lâ€installation.

Mathieu Valade, artiste du Saguenay-Lac-Saint-Jean, proposait un projet inspiré dâ€un lieu du roman Le meilleur des mondes ; celui où les fÅ“tus grandissent dans des bocaux. Cette image mythique est aussi présente sur les différentes éditions des couvertures du roman. Lâ€installation Post-Romantique de Valade se rapproche de ce lieu dans sa forme extérieure. Elle se compose dâ€une série de douze prismes de verre dépoli, tous identiques, rappelant les fameux bocaux. La surface floue et embrouillée des primes offre des compositions ambigües ainsi quâ€effacées. Ces formes, à la fois compositions sculpturales dâ€un ensemble dâ€Ã©léments inanimés tendent vers la représentation traditionnelle et hégémonique des natures mortes. Le contenu des prismes ne réfère toutefois pas à lâ€ouvrage littéraire. Par lâ€intégration dâ€objets contemporains divers qui semblent issus dâ€un univers kitsch : ballons colorés, fleurs et plantes de plastiques, vases et multiples objets orientaux. Ceux-ci peuvent référer aux notions de vanitas et de memento mori, deux représentations artistiques privilégiées pour représenter symboliquement la mort, par la destruction de la matière.

Dans le contexte de cette thématique, la scénographie, bien que sobre, offrait toutefois une expérience inattendue. Dans le cas de Dueck, la construction miniature, ce puits infini submergé de livres et dâ€archives aux formats dérisoires, troublait la perspective du regardeur. Lâ€ensemble des microscopiques objets semblait inaccessible. Pour Valade, les boites de verre embrouillé obstruaient la perception des objets cloitrés.

Lâ€exposition Le meilleur des mondes demeure avant tout lâ€expérience dâ€une proximité dans deux univers fictifs, inspirés dâ€un roman à succès où vivre est impossible…

The post Circa / Le meilleur des mondes de Erika Dueck et Mathieu Valade first appeared on The Belgo Report.

Chercher des personnes, des lieux ou dâ€autres choses

Depuis quelques années déjà, durant la période estivale, la Galerie B-312 offre son espace pour divers projets dâ€atelier, de résidence ou de recherche. Le contexte dâ€exposition change et sâ€adapte, il devient alors celui dâ€un laboratoire ouvert à toutes possibilités dâ€explorations et dâ€investigations.

Cet été, la Galerie B-312 a accueilli le centre dâ€artistes Les Territoires le temps dâ€une exposition présentée du 14 juillet au 13 août dernier.

Depuis sa fermeture en octobre 2015, Les Territoires évolue de façon nomade, tout en poursuivant ses activités et en créant de nouveaux partenariats afin dâ€innover dans lâ€appui des pratiques émergentes. Lâ€organisme a pour mandat de permettre aux artistes de développer leur début de carrière par le biais dâ€expositions et dâ€activités diverses de médiation et de mentorat afin de faciliter leur intégration au milieu de lâ€art actuel et de son marché[1].

Chercher des personnes, des lieux ou dâ€autres choses offrait un aperçu de la considérable et éminente influence quâ€exercent les plateformes web sur lâ€architecture sociale et spatiale : «Héritiers de la révolution numérique du 21e siècle, certains des artistes des nouveaux médias font référence à Google Maps, Google Earth, Craigslist et les sites de réseaux sociaux ou utilisent les moteurs de recherche dans leur processus. Ni optimiste ni pessimiste à lâ€Ã©gard de ces technologies dont lâ€utilisation est souvent critiquée, lâ€exposition agit plutôt comme un constat des angoisses quâ€elles suscitent, et des opportunités quâ€elles offrent» [2].

Lâ€exposition au titre inspiré de Facebook, Chercher des personnes, des lieux ou dâ€autres choses, présentait quatre artistes de la relève, tous de milieux différents. naakita feldman-kiss, artiste en art médiatique et performance, originaire de Montréal dont la pratique porte sur lâ€impact quâ€ont les technologies sur les interactions sociales, sur la culture du partage et sur les différentes formes de traditions orales, proposait une Å“uvre déployée sur deux rouleaux de papier, ainsi que sous la forme dâ€un livre. Toward Be/Loging (2016) offrait des discussions extraites du mythique forum en ligne, Craigslist[3]. Lâ€Australien Joe Hamilton, qui quant à lui travaille à partir de la technologie, collectionne des images afin de créer des compositions intrigantes et complexes, tel quâ€en témoignait son Å“uvre cartographiée, à la fois structurée et déconstruite. Hou I-Ting de Taipei en Taïwan, artiste qui exploite les images numériques et lâ€art vidéo afin dâ€Ã©voquer le corps humain tel quâ€il est figuré dans notre société actuelle, présentait Neither of Us : The Relation of Non-Territory (2013). Lâ€Å“uvre était une vidéo hybride et déconcertante, formée de différents collages dâ€images provenant dâ€Internet. Enfin, Brianna Lowe, artiste multidisciplinaire torontoise, qui porte un regard sur lâ€espace représenté à travers différents médias numériques, lâ€animation tridimensionnelle, le collage numérique et la vidéo, montrait Neon Land (2014). Lâ€Å“uvre répartie sur trois moniteurs étalait des images schématisées, rappelant des formes de pierres tombales, sur lesquelles se trouvaient des phrases simples, mais choquantes, écrites en «néons» lumineux. L’installation était accompagnée dâ€un contenu sonore.

Le commissariat était assuré par Corinne Beaumier et Fannie Gadouas, deux artistes et commissaires émergentes en début de carrière et établies à Montréal.

Lâ€exposition «thématique» basée sur les connexions sociales, proposait quatre expériences distinctes, quatre Å“uvres représentant notre ère du numérique — ère dâ€individualisation, où les échanges sont virtuels et la proximité humaine se fait rare. Les Å“uvres permettaient une appréhension différente de la mutation numérique à laquelle nous sommes tous, de prêt ou de loin, confrontée. Une sorte de traduction par lâ€art, des mises en réseau planétaire des individus et de nouvelles formes de communications décentralisées.

En somme, Chercher des personnes, des lieux ou dâ€autres choses, est non seulement une exposition à mémoriser, mais un partenariat – une collaboration — entre une galerie et un centre dâ€artistes à maintenir et refléter.

[1] Les Territoires. http://lesterritoires.org/les-territoires/ (Consultée le 16 août 2016).
[2] Galerie B-312. Communiqué. http://www.galerieb312.ca/programmation/chercher-des-personnes-des-lieux-ou-dautres-choses (Consultée le 16 août 2016).
[3] Craigslist est un site web américain offrant des petites annonces ainsi que des forums de discussion sur différents sujets.

The post Galerie B-312 et Les Territoires / Chercher des personnes, des lieux ou autres choses first appeared on The Belgo Report.

e Jardin : Laboratoire installation dâ€objets et de matières à réflexion

Avec les diverses transformations apportées au Centre des arts actuels Skol, entre autres en altérant celui-ci en espace dâ€exploration, de recherche et dâ€apprentissage dans un contexte dâ€atelier, le nouveau programme SKOOL permet à deux étudiant(e)s de niveau universitaire, dâ€expérimenter différentes formes dâ€organisation et de programmation avec lâ€aide des ressources du centre et dâ€un mentor.

Le Jardin est un laboratoire de recherche de six semaines se déroulant du 13 juin au 22 juillet. Dans un contexte dâ€atelier, Gabrielle Desrosiers et Timothy Schauer habitent et performent lâ€espace. Ils développent leur projet sous la forme dâ€une installation en perpétuelle évolution. À travers un processus de codification et collection, ces derniers explorent la notion dâ€existence dans lâ€Ã©ventail de ses réalités tangibles ou imperceptibles. Les objets et les maintes matières sont alors sélectionnés et disposés de manière intuitive, naïve et touchante. Les assemblages simples, mais fragiles par leurs matérialités forment des installations confinées et empreintes de sensibilité qui se transforment au fil des questions, réponses et interventions. Parfois détruites, les formes sculpturales résultent à dâ€inattendus restants. Isolé à lâ€intérieur dâ€un espace clos — quatre murs blancs sans fenêtre —, le duo veut comprendre lâ€immensité de lâ€existence : «Une problématique questionnant la mémoire et la perception, dissimulant la précarité et les sentiments sous lâ€exubérance et lâ€accumulation».

– Gabrielle Desrosiers et Timothy Schauer

Ouverte sur rendez-vous ou les mardis et jeudis de 13 h à 17 h,  lâ€exposition Le Jardin : Laboratoire installation dâ€objets et de matières à réflexion, permet aux visiteurs de sâ€y inviter et dâ€ainsi y déambuler. Dans le cadre de trois ateliers publics, lâ€expérimentation de lâ€unique laboratoire est amplifiée. Le 30 juin, lâ€atelier 1 Formes et assemblages, proposait la fabrication de séries de sculptures faites de matières et multiples objets isolés, par le biais dâ€une approche méditative du processus créatif. Les participants étaient invités à amener des choses avec lesquelles ils entretiennent un rapport particulier. Le 6 juillet, lâ€atelier 2, Collage et dessin, offrait la possibilité dâ€explorer les matières de façon intuitive. Lâ€objectif était de créer le panorama que Le Jardin surplombe, les murs de la galerie sont devenus les canevas de ce paysage purement abstrait. Lâ€atelier 3 du 14 juillet dernier, Laboratoire de performance, invitait les participants à explorer les lieux dans un contexte spontané. Les deux jeunes artistes ont alors tenté le jeu et la discussion sur la présence intangible de lâ€objet et la matière.

Enfin, le finissage du 21 juillet prochain, Rencontre dans Le Jardin, soulignera la fin de leur stage dans le cadre du notable programme SKOOL. Le public pourra marcher dans lâ€installation et y observer les éléments de recherche, sâ€inscrivant ainsi dans la nature performatrice de la résidence. Enfin, en conclusion de leur séjour au centre, la présentation de la performance OK, ON REMBALE!  se voudra un écho de lâ€ensemble de leur processus créatif développé à Skol.

The post SKOOL 2016 / Le Jardin : Laboratoire installation d’objets et de matières à réflexion de Gabrielle Desrosiers et Timothy Shau first appeared on The Belgo Report.